Mardi 18 juillet 2006

Publié le par Olivier

La nuit a été bien meilleure cette fois.

Nous partons à 10 heures après un nouveau copieux petit-déjeuner, en direction du lac d’"Inchtir". Nous le longeons par le haut, j’ai une pensée pour mon père et son vertige. Pas sûr qu’il ait apprécié ce passage en surplomb du lac sur un chemin abrupt. Par moment, je me fais aussi quelques petites frayeurs mais dans l’ensemble ça va…

Il faut dire que le paysage est tellement beau au-dessus du lac qu’on oublie le vide sous les pieds. Nous montons pour l’instant doucement et sous le soleil. Heureusement parce que le même parcours sous la pluie, comme hier, aurait été bien plus difficile. Nous montons pendant plus de 2 heures, passant de 2 500 à près de 3 000 mètres d’altitude. C’est dur, il faut faire des petits pas pour franchir quelques « murs » et l’altitude ne doit pas aider non plus.

Mais en haut du col Shireetiin, l’effort est récompensé par une vue superbe sur le lac et sa vallée, mais aussi sur les montagnes environnantes. D’autant plus que le ciel est dégagé.

Passés par un chemin moins escarpé, les yacks sont déjà derrière nous, grimpant le col d’une allure rapide et assurée.

 

Nos guides font le tour de l'ovoo, amas de pierres et autres offrandes (étoffes de tissu bleu, crânes d'animaux, bouteilles de vodka... vides bien sûr). Il faut faire trois tours dans le sens des aiguilles d'une montre, en jetant un caillou à chaque tour. On trouve ce genre de monument aux passages de cols, quand on passe d'une vallée à l'autre.

De l’autre côté de ce col, le paysage de montagne, qui ressemble aux Alpes, cède la place à la steppe, celle que l’on voit sur toutes les photos qui représentent la Mongolie.

Nous nous arrêtons pour installer le camp vers 14 heures, près d’une rivière, les chiens de la famille nomade installée un peu plus bas arrivent en jappant, les chèvres viennent nous rendre visite, puis les yacks.

Le chauffeur du bus qui nous avait quittés au départ du trek nous rejoint. Il remonte de la vallée avec l’un des yackmen qui sort du bus un mouton.

Ce sera notre repas de ce soir. Le chef nous indique que c’est le moment de le tuer. Je ne suis pas grand fan de ce genre de spectacle, mais la façon de procéder m’intrigue. L’un des Mongols sort un petit couteau de sa poche et entaille sur quelques centimètres la peau du mouton tenu sur le dos, les 4 pattes en l’air.

Je le vois alors plonger la main dans la cage thoracique de l’animal (voir la photo). On nous explique qu’il va en fait pincer l’aorte du mouton et la couper pour provoquer une hémorragie interne. Ainsi, il n’y a pas de sang qui coule à l’extérieur, venant souiller la peau, qui sera récupérée. Pendant plus de deux heures, trois hommes vont découper le tout, enlever la peau, les organes, préparer la viande pour le repas de ce soir. Avant nous goûtons du foie entouré d’une crépine et grillé au feu ! C’est bon, malgré l’aspect peu attirant.

Nous profitons aussi du temps libre pour demander à faire un tour de cheval. Admirez la dégaine du cavalier mongol de gauche. Les chevaux mongols sont un peu petits...

La selle de notre monture est occidentale, plus confortable que la selle mongole en bois, mais la balade reste sympa. L’occasion de descendre un peu plus bas dans la vallée, de voir qu’il y a de nombreuses yourtes à proximité de la petite rivière. Un aigle tourne dans le ciel, une marmotte rentre se cacher dans son terrier, nous passons plusieurs fois la rivière, les troupeaux de yacks et de chèvres parsèment la steppe de taches colorées…

Le tonnerre gronde, la pluie tombe un peu, il est 17 heures.

Nous allons partir rendre visite à une famille. En route nous croisons un jeune cavalier, le fusil en bandoulière. Il part chasser la marmotte, que les Mongols dégustent souvent bourrée de pierres chaudes.

La famille est bien évidemment très accueillante - et nombreuse.

Le père a eu 11 enfants, il a gagné autrefois de nombreuses récompenses à la course de chevaux du Naadam, les médailles sont exposées dans la yourte. Il fume une pipe dont l’embout ressemble étrangement à une clé à pans. Il me dit même que je suis un Mongol, parce que j’ai pris l’habitude au cours du voyage de m’asseoir à la façon locale, un genou à terre les fesses en appui sur l’autre jambe.

Nous avons droit à du fromage sec, de l’airag, de la vodka mongole… Nous repartons après une séance photo avec les enfants qui prennent les chevreaux dans leurs bras.

Retour au camp où nous attend le repas. À première vue, pas super appétissant, surtout le boudin.

 De l’autre côté, des pierres chauffées dans le feu ont été placées sur et sous la viande. Finalement c’est super bon, ça sent évidemment le mouton (une pensée cette fois pour ma mère…). Les côtes sont particulièrement bonnes, le boudin est bon aussi, il sent les herbes.

En début de soirée, nous avons une longue discussion en anglais avec le chef de nos accompagnateurs, sur les Mongols, les selles, les conditions de vie en hiver, les Tsataans, cette ethnie qui vit au Nord, sous des Tipis, et élevant des rennes. Il y est déjà allé pour accompagner des touristes et nous invite à revenir en Mongolie pour nous y emmener. La soirée se termine autour d’un petit feu - il n’y a plus aucun arbre dans la steppe, le bois a été monté jusqu'ici via le bus, il faut donc l’économiser. Chacun retourne sous sa tente, les nomades chassent les yacks un peu trop curieux qui tournent autour de nous.

 

Publié dans Carnet de voyage

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O
Merci Valérie pour le cavalier mongol, déjà à cheval c'est moyen, alors j'imagine sur un renne ;-)<br /> Pour le boudin, c'est étrange, moche à la vue, mais très bon!<br /> L'album photo animaux reviendra, mais j'en ai encore d'autres en attente<br /> Quant au retour de Fred et ses envolées (embardées) littéraires, il profite de ses vacances - bientôt enfin finies - pour s'illustrer ...<br />
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I
Fred semble être sorti de sa torpeur ou de ses vacances<br /> ses commentaires "littéraires" nous manquaient<br />  
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F
Je dis non, je vitupère, je m'insurge, HALTE AU SACRIFICE DU MOUTON ! Je préviens de ce pas les plus fins limiers de la SPA de Bresse.<br />  <br /> Au revoir
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N
Je trouve que ce cow-boy mongol se debrouile bien sur sa monture, c'est autre chose au pays des tsataans avec le renne;<br /> Question culinaire ,le boudin de mouton ;très étrange....<br /> J'aimerai un retour du 1er album photos
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A
un p'tit vomi ??? je suis plutôt ouverte aux expériences culinaires, parce que ma grd-mère a tjrs dit "si tu manges de tout, t'iras au Maroc!"Apparemment, elle a jamais posé les pieds en mongolie.;-)
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