Vous avez dit tatouage...?
Comme promis dans un précédent message, voici un retour sur « l'affaire du tatouage ». Certains le savent, d'autres pas, j'ai ce tatouage depuis bientôt deux ans à la cheville droite...
Il s'agit là du « Soyombo », symbole de la Mongolie, légèrement modifié pour des raisons esthétiques. Avant de partir, j'avais quelques craintes quant à la reproduction d'un symbole ancestral sur le corps d'un occidental.
Craintes confirmées au bout de 4 journées, ayant laissé apparaître une partie du tatoo sous un pantacourt au cours d'une discussion commune au camp de gers. Ayant aperçu quelques éléments qui avaient attiré son attention, notre guide m'avait demandé de lui montrer. Et là, large sourire - elle m'a visiblement pris pour un fou - appelant un jeune guide d'un autre groupe avec qui nous avions sympathisé. Tous deux n'avaient aucun a priori sur le tatoo, mais m'ont expliqué que les plus anciens pouvaient être choqués, tout d'abord parce que ce « Soyombo » avait subi quelques modifications, mais aussi parce qu'il était situé sur une partie « basse » du corps et donc non « noble » pour les Mongols.
En résumé, si je l'avais au milieu du front c'était bien mieux perçu! Finalement, le pantacourt est resté au fond du sac à dos et le pantalon (je n'en avais qu'un seul...) ne m'a pas quitté, bénéficiant d'un seul lavage très rapide dans un lac de montagne au pied du col Shireetiin... ça n'a pas été finalement un gros problème, le climat n'ayant jamais été caniculaire, à part le jour de notre arrivée dans le Gobi.
Et pour les curieux, voici le véritable « Soyombo » et sa signification.
De bas en haut on trouve :
- une flamme à trois pointes symbolisant croissance, renouveau et foyer familial. Il y a une pointe de flamme pour le passé, une pour le présent et une pour l'avenir
- un soleil, pas la peine de vous faire un dessin
- une lune, idem, sachant que lune et soleil sont des références au bouddhisme
- deux flèches ou lances tournées vers le bas, qui traduisent la mort pour l'ennemi
- deux rectangles horizontaux, symboles de justice et d'honnêteté
- le yin et le yang, symbole bouddhique fort. Ici, les Mongols y voient deux poissons dont les yeux ouverts sont symboles de sagesse et de vigilance
- sur le côté deux longs rectangles verticaux, pour évoquer une forteresse, la stabilité, l'idée que la force du pays repose sur l'unité de son peuple.
Ajoutons encore qu'avant le départ des Soviétiques du Pays, le « Soyombo » était en plus surmonté d'une étoile. Qui a vite sauté!